Minéralogie lunaire : de l'or sur la Lune ?
Dernière mise à jour : Le 3 Octobre 2023
La réponse courte à la question posée dans le titre de cet article est : oui ! Des traces d’or ont en effet été identifiées dans le sol lunaire.
En octobre 2009, la NASA a mené une mission appelée LCROSS, qui impliquait de faire s’écraser un booster sur la Lune à près de 6 000 miles par heure (10 000 kilomètres par heure).
Un second vaisseau spatial, équipé d’un spectromètre, a suivi de près l’événement pour étudier la gerbe de débris libérée par l’impact. Les produits chimiques détectés lors de l’analyse incluent du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l’ammoniaque, du sodium, de l’hydrogène et de petites traces d’or, d’argent et de mercure.
Bien que la taille de l’échantillon soit relativement petite, elle corrobore néanmoins la présence d’or sous le régolithe lunaire. Malgré les 14 années écoulées depuis cette découverte, mesurer la quantité précise d’or lunaire reste un défi, principalement en raison de sa localisation souterraine.
Plus de 50 ans après la dernière mission Apollo, l’humanité est sur le point de remettre les pieds sur la Lune. Alors que nous nous préparons pour cette excitante nouvelle ère d’exploration lunaire, la question de savoir si la Lune contient des dépôts substantiels d’or pourrait bientôt être résolue.
Pourquoi de l'or sur la Lune ?
Deux façons plausibles pour que l’or atteigne notre satellite naturel.
- Impacts : des météorites ont bombardé la Lune tout le long de son histoire, et certaines d’entre elles pourraient contenir l’élément 79. Lorsqu’une météorite frappe la Lune, elle peut se vaporiser, fondre ou disperser ses matériaux, sur la surface lunaire. Par exemple, l’astéroïde Psyché 16 compterait apparemment assez d’or pour faire de chaque humain un milliardaire. Il n’est donc pas absurde de penser que, tout au long de ses 4,53 milliards d’années d’existence, la Lune a reçu quelques « paquets dorés » émanant d’astéroïdes s’écrasant.
- Processus de formation lunaire : la Lune s’est formée il y a environ 4,53 milliards d’années, à partir du débris d’un impact massif entre la Terre et un corps céleste de la taille de Mars. Au cours de ce processus, de l’or provenant de la Terre et/ou du corps percutant peut avoir été incorporé dans la composition de la Lune.
D'où vient cet or ?
Une supernova est un événement cataclysmique où le noyau d’une étoile en fin de vie s’effondre et ses couches supérieures sont éjectées dans l’espace à des températures et à des pressions incroyablement élevées. Ces conditions extrêmes créent un environnement où les réactions nucléaires peuvent produire des éléments lourds tels de l’or.
Les nouveaux éléments formés sont alors dispersés dans l’espace, devenant une partie des nuages de gaz et de poussière interstellaires. Au cours des millions d’années qui suivent cet événement cosmique puissant, certains de ces éléments peuvent trouver leur chemin dans la poussière et les gaz qui finiront par se condenser en protoplanètes.
Extraire cet or ?
L’idée d’extraire de la Lune n’est pas récente, mais les défis qui en découlent sont considérables :
- Coût : le montant d’une exploitation minière sur la Lune demeurera incroyablement élevé, et il n’est pas clair s’il sera économiquement viable. La construction d’une infrastructure minière sur la lune exigerait un investissement important de ressources et de technologie.
- Ingénierie : la technologie nécessaire pour l’exploitation minière sur la Lune, où la gravité est beaucoup plus faible qu’à la Terre, devra être très spécialisée.
- Facteurs environnementaux : la Lune est austère et par conséquent, son exploitation minière sera difficile. L’absence d’atmosphère signifie que la surface est exposée à la radiation solaire et aux fluctuations extrêmes de température, ce qui peut endommager les équipements.
- Problèmes légaux : le Traité de l’espace extra-atmosphérique de 1967 interdit aux pays de revendiquer la propriété de la Lune ou de tout autre corps céleste. Cela signifie que toute activité minière sur la Lune devra être effectuée en partenariat avec d’autres nations ou organisations. À l’approche de la mission Artemis, les gouvernements participants au programme introduisent les Accords Artemis pour autoriser l’exploitation lunaire à des fins scientifiques, en opposition à une appropriation nationale.
- Transport : on estime qu’il coûte environ 10 000 $ (9000 €) pour transférer une livre (450 grammes) de matériel de la Terre à la Lune. Ce coût devra être considérablement réduit pour que l’exploitation minière lunaire soit économiquement viable.
- Présence humaine établie : de l’habitation et du transport à l’alimentation en énergie et aux systèmes de communication, la construction de l’infrastructure nécessaire à l’implémentation de la première colonie humaine sera un projet colossal.
Extraire l'or de la Lune, rentable ?
À ce moment-ci, probablement pas. Bien qu’il ait été prouvé que la Lune contient de l’or, la quantité et l’accessibilité de ces ressources sont encore inconnues. L’exploitation minière lunaire pourrait être un investissement à haut risque avec un retour incertain.
Nous ne savons pas combien d’or renferme la Lune, principalement en raison du manque de missions en surface au cours des 5 dernières décennies. Plus de recherches devront être effectuées pour évaluer cette quantité.
De plus, il y a d’autres ressources sur la Lune, telles que la glace d’eau et des éléments rares terrestres, qui sont plus précieux et pertinents pour les futures expéditions lunaires.
En tant que fan d’exploration spatiale, je pense que l’exploitation de ces richesses devrait être priorisée par rapport à l’or en raison de leur utilité potentielle pour soutenir la présence humaine sur la Lune et permettre une exploration spatiale plus poussée.
Bien qu’il soit naïf de ne pas supposer que de nombreuses entreprises stratégisent actuellement sur la façon d’extraire des ressources du système solaire pour en tirer profit, comme par l’exploitation minière d’astéroïdes. J’espère que ces efforts commerciaux ne viendront pas au détriment des activités scientifiques et de l’avancement de la colonisation spatiale et de la prospection de l’espace extra-atmosphérique.
I’ve been fascinated by space and astronomy from a very young age. When I’m not watching space-themed documentaries, movies or TV series, I spend most of my free time in my backyard admiring the planets and galaxies with my telescope.
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